A Vancouver, j'ai découvert de nouvelles passions. La médecine, alors que je ne l'envisageai que comme un parcours professionnel, s'est finalement transformé en véritable vocation. Je ne me vois pas faire autre chose. Mes soirées se rythment par les révisions, les nuits de garde à l'hosto, et bien sûr les soirées. Beaucoup de soirée. Et je dois bien avouer que c'est un excellent moyen de récolter beaucoup de choses intéressantes. Des informations, du réseau, mais aussi de la marchandise. Le monde de la nuit et, sur certains aspects, plus riche encore que celui que l'on voit la journée. Et j'y ai prit quelques habitudes, qui m'ont parfois exposés à quelques situations risquées.

Heureusement, le Grimoire m'a permis de me tirer de pas mal de merdier.

J'y consacre beaucoup de temps, surtout ces derniers temps. Peut être un peu trop en comparaison au temps que je passe avec mes amis. Le Grimoire ... m'appelle. Je n'arrive pas à l'expliquer mais plus j'en sais sur ce qu'il contient et sur ce qu'il me permet de faire, et plus j'ai besoin d'en apprendre. J'ai même commencé à essayer de créer mes propres sorts et rituels, mais pour l'instant je ne fais qu'essuyer les échecs. Je pensais qu'en rejoignant les Enfants de l'Ether, je pourrai progresser plus vite. Mais pour le moment ce n'est pas le cas, et je préfère rester prudent.
Je les ai rejoins très rapidement après mon arrivée à Vancouvers, en 2014. A peine majeur et un peu perturbé et exalté par tout ces changements. C'est une femme qui m'a approché la première fois pour me parler de ce groupe, m'expliquant ses revendications d'une pratique libre de la magie, sans oppression de la part de la FSV. Elle m'expliquait que je laissais trop de trace dans ma pratique, et que si je continuais à exercer sans protection, je prenais de gros risques. Des termes que je trouvais complètement ahurissant à l'époque, car dans la même conversation, je découvrais non seulement ne pas être un cas isolé. Mais qu'en plus, des personnes essayaient de nous réprimander dans nos pratiques. J'ai depuis toujours fait mes expérience sans avoir de compte à rendre à qui que ce soit, et je me voyais mal changer de façon de procéder. Alors il a fallut intégrer le groupe, et réaliser le rituel d'intégration. Je ne sais pas pourquoi, je me suis mis une pression. Il fallait que je prouve suffisamment ma force, mais sans en dévoiler trop. De manière à ce qu'on me laisse tranquille, à en imposer, sans pour autant dévoiler tout mon potentiel. J'ai envoûté un SDF, vieux et malade. Je l'ai gardé avec moi pendant 1 mois, et j'ai tenté sur lui plusieurs rituels pour lui donner "meilleur aspect". Je l'ai ensuite ramené devant les enfants de l'Ether. J'ai alors décidé qu'une simple pratique de l'aéromancie serait suffisante pour le tuer. J'ai concentré l'énergie magique au niveau de l'air, dans ses voix respiratoires. Et je lai immobilisé. L'homme s'étouffait, sans un bruit, virant au rouge, puis au bleu. Je ne pourrai jamais oublier le son de son corps qui tombe sur le béton. Ces genoux, rencontrant cette surface froide, et produisant un craquement sinistre. ses mains autour de sa gorge, essayant de le libérer de ce blocage. Je sentais la force de ces poumons essayant de luter contre ma magie. J'aurai aimé lui lancé un envoutement, pour qu'il s'endorme, qu'il ne se rende compte de rien, ou alors qu'il ne démontre aucune souffrance d'aucune sorte. Mais je ne pouvais pas dévoiler ces cartes là si tôt. Ce fût mon premier mort. Le premier que je causais délibérément. Je n'en ai pas dormi d'un mois entier. Mais c'était un sacrifice nécessaire. Il m'a apporté ce que je souhaitais. Une place privilégié dans le groupe, ou personne ne cherche à m'ennuyer, ni à me poser trop de question. Et en 10 ans, j'ai pour le moment réussi à maintenir le mystère sur mes capacités et mon potentiel. Je pense que les autres membres se doutent de ce dont je suis capable, aux vues de mon sacrifice et de mes participations à de nombreux rituels du groupe, en fonction de mes disponibilités. Je déteste cette partie de moi, je déteste faire ce que je dois faire pour atteindre mes objectifs, mais je n'ai pas d'autres choix. J'ai décidé d'emprunter cette voie à sens unique, et il n'y à pas de retour possible. Ma place ne m'a pas apporté que du positif, loin de là. Si les récompenses sont grandes, les prises de risques et les dangers le sont également. Au fil du temps, j'ai découvert le vrai visage des enfants de l'Ether. Bien sûr je n'ai pas toute les vérités et les cartes en mains, les autres membres cherchent à être autant mystérieux que moi, si ce n'est plus. Mais je connais la violence, la cruauté et l'absence de limite dans leurs pratiques. Dans nos pratiques. Je ne pourrai jamais me racheter de tout ce que j'ai fait subir aux victimes de nos rituels et expériences ... Parfois des visages surgissent dans ma mémoire. Défigurés, détruits. Mais je me rappelle aussi tous les progrès et toutes les avancés que l'on a réussi à faire, et je me dit que les souffrances de ces personnes sont le prix à payer pour le bien-être à venir. C'est ce que je me dis pour tenir, pour me motiver à continuer quand je dois faire face à de nouvelles abominations. Et ça ne fonctionne que trop aléatoirement dernièrement.
Seulement, il n'y a que les enfants de l'Ether peuvent m'apporter ce que je souhaite : des sorts et rituels puissants. Pas uniquement pour moi, mais pour que je puisse aider les autres. Et en tant que médecin en devenir, j'y vois une solution supplémentaire à la médecine classique. J'y vois une lumière, un espoir. Un but qui, si j'étais seul ou limité par la FSV, ne serait pas atteignable. Alors oui, j'ai commis de nombreux crimes. Mais j'ai acquis énormément de connaissance, et mes capacités de catalyseurs se sont grandement améliorés.

Le peu de temps libre qu'il me reste, je le passe à la salle. Le sport me fait de bien. Il me vide de cette énergie qui m'envahi perpétuellement. Il me libère des pensées toxiques qui parfois viennent, je sais pas pourquoi mais il y a toujours un moment dans la journée où la colère, la rage, la violence sont plus forte que tout. La seule solution : le sport. J'ai pas mal de connaissance à la salle, des gens biens je crois. Bien qu'étant pour la plupart d'ici, j'ai réussi à m'intégrer assez facilement.