Je suis né au Vancouver General Hospital il y a 31 ans de cela et depuis… ben je vis à Vancouver. Cette ville, je la connais par cœur. Les bons, les mauvais quartiers, les bars à éviter, ceux à privilégier, les palaces et les bauges.

La petite enfance s’est passée, sans me laisser de souvenir notoire. Un grand frère avec lequel je m’entends toujours bien et une petite sœur, princesse de la maison. Lana était choyée et aimée. Je n’avais pas souvenir d’avoir eu les mêmes traitements qu’elle. Mike et moi, nous mettions cela sur le compte qu’elle était une fille et la petite dernière. Mais je me suis rendu compte que l’attention des parents était tournée vers Mike aussi. De mon côté, on me nourrissait, on m’habillait, j’avais un toit au-dessus de ma tête et ça s’arrêtait là.

Les années ont passé et l’amour parental me restait interdit. Je ressentais autre chose, presque de la peur à mon égard. Dès que je fus en âge d’aller au lycée, on m’envoya à l’autre bout de la ville en internat. Je rentrai les week-ends mais c’était compliqué, les parents ne me parlaient que rarement, ils se foutaient de mes résultats scolaires, ils en avaient rien à faire de mes performances sportives en tant que capitaine de l’équipe de foot. Mike faisait son possible pour me soutenir, pour être présent, rendant notre relation fusionnelle et complice. Lana me fuyait, ne voulant interagir avec moi sans que je comprenne pourquoi. Le soir de mes dix-huit ans, en guise de cadeau d’anniversaire, j’ai eu la plus grande dispute avec mes géniteurs. Ma mère a crié, me traitant de monstre, qu’elle avait souffert le calvaire durant les neuf mois de sa grossesse, prétextant que je la consumais de l’intérieur. Mon père me demanda d’expliquer comment j’avais fait pour apprendre à nager à l’âge de deux ans alors que nous n’étions jamais allés à la piscine auparavant. Ils m’ont accablé de mille tourments, sans que j’en comprenne le fondement. Ca c’est finit dans un bain de larmes et mon bannissement définitif de la maison familiale.

J’ai lâché l’université, trouvé un boulot alimentaire et joué aux guides pour les randonneurs, explorant au maximum les forêts environnantes. J’arrivais à joindre les deux bouts difficilement, le logement que j’occupai était minable mais j’étais libre. En été 2014, alors que j’emmenais des touristes sur un sentier de Pauline’s Rock, un incendie s’est déclaré, nous encerclant. Je ne sais pas comment cela s’est produit, une étincelle, un mégot, un éclat de verre, qu’importe. Les flammes nous ont encerclé avec une vitesse hallucinante. Le vent était calme, pourtant le brasier se rapprochait. J’ai gardé mon sang froid, les gens ont écouté mes consignes malgré la panique qui les habitait. Je n’éprouvais aucune peur, sachant que je ne craignais rien. Comment ? Pourquoi ? Aucune idée. Les secours sont venus, les pompiers ont fait un travail remarquable et c’est là, que j’ai su que je voulais les rejoindre. La cause de l’incendie n’a jamais été déterminée.

J’ai tout mis en œuvre pour rejoindre l’académie, j’ai travaillé dur pour passer les tests du premier coup et ça a marché. La compréhension du feu, de la combustion et son agonie me semblait logique, comme si je l’avais toujours su. Je ne découvrais rien, c’était comme si on réveillait un savoir qui sommeillait au fond de mon être.

Au fur et à mesure que l’expérience faisait son œuvre, j’ai commencé à voir des choses que je gardais pour moi. Le cheminement des incendies était une évidence, il me suffisait d’observer les flammes pour savoir ce qu’il fallait faire. La chaleur des embrasements ne m’affectait pas, j’aurais même pu jurer que je pouvais jouer avec les filaments ardents sans subir aucun dommage. Je n’ai jamais tenté l’expérience, mais je reste persuadé que cela reste possible.

Non seulement les feux ne m’effrayaient pas mais l’eau utilisée pour tuer les flambées semblait obéir à mes volontés. C’est impossible, je le sais parfaitement, mais cela m’amuse de le penser, sans jamais le partager avec qui que ce soit, hormis peut-être Shadow.

J’ai intégré la caserne au nord de Vancouver et l’horizon de ma vie s’est éclairci. Le soleil a commencé à poindre le bout de son nez. Je suis devenu une partie intégrante d’une unité. Certes au début, j’étais le Bleu à qui on fait des blagues potaches, celui qui se colle les tâches ingrates du nettoyage des toilettes, celui qui grimpe en dernier dans le camion. Ca a duré jusqu’à l’arrivée d’un nouveau petit jeune, me faisant grimper dans la hiérarchie. Je n’étais plus seul, on m’acceptait tel que j’étais. J’ai trouvé un habitat dans la même région et j’ai adopté une petite boule de poil toute noire, trouvée abandonnée dans une poubelle. Il a été nourri au biberon, m’a accompagné à la caserne où il est devenu la mascotte, même si depuis quelques années, il a pris ses quartiers dans mon appartement.

J’ai eu quelques petites amies, dont Heaven. On avait des projets pleins la tête, on avait même commencé à parler mariage. Elle a eu une opportunité professionnelle et elle a préféré privilégier cette voie-là.

Nos interventions ne consistent pas uniquement dans les incendies, nous sommes appelés sur toutes sortes d’incidents, mais les feux gardent ma préférence. Les flammes restent pour moi fascinantes. J’aime les écouter louvoyer entre les murs et les charpentes, lorsqu’elles jouent à cache-cache, qu'elles attendent patiemment derrière une porte pour déferler avec une puissance infernale dès que l’on ouvre le battant. Elles sont perfides, se moquent de nous, cherchant à nous happer dans leur filet incandescent. Et pourtant, je les considère comme des amies car je les vois d’un autre œil, je comprends leur langage.

Ouiii bienvenue !  

J’aime beaucoup la logique entre son don et son métier ! Hâte de le voir découvrir tout ça peu à peu. Et j’adore le fait qu’on va potentiellement pouvoir créer des situations rp juste en foutant le feu à des trucs !

Merci !

Hâte de te retrouver en rp ! Et oui, on va allumer le feu !