La magie est l’énergie à l’action au cœur de chaque phénomène qui transgresse des lois de la physique et de la biologie telles que décrites par les sciences conventionnelles. Composante à part entière de l’univers, elle obéit à ses propres lois et est capable de l’influencer par divers moyens.

La magie, au même titre que la gravité ou l’électromagnétisme, est un champ. Ainsi, elle existe en tout lieu et tout temps dans l’univers comme l’un de ses constituants inaliénables. Elle est capable d’influencer la réalité matérielle et perceptible, et d’être influencée par cette dernière. Sa densité locale définit sa probabilité d’interaction avec le monde à un instant donné ; plus la magie est concentrée en un point, plus elle favorise la manifestation de phénomènes dits surnaturels.

La catalyse est l’action de provoquer un affranchissement temporaire et local des lois naturelles par le biais d’une source (catalyseur ou artefact). Les sources et effets de la magie peuvent prendre différentes formes selon les traditions.

Ainsi, la magie est un phénomène dont la nature est unique. Elle semble obéir à des règles précises qui régissent ses effets et son utilisation. L’échelle des phénomènes provoqués par magie dépend directement de la quantité de magie impliquée. Il ne semble pas possible de créer de conscience autonome à l’aide de magie. De plus, il semble impossible de réaliser un paradoxe qui briserait le principe de causalité.

La pratique de la magie peut être réalisée selon deux cas différents :

• Utilisation d’ un artefact : n’importe qui en possession d’un artefact pourra faire usage de magie à condition d’avoir les connaissances requises pour s’en servir. Cependant, l’accès aux connaissances ainsi qu’aux objets magiques est généralement protégé par les institutions magiques dominantes ou gardé derrière une forme d’héritage. De plus, ne pas être capable de ressentir les flux de magie (ne pas être un catalyseur vivant) rend l’apprentissage et la manipulation complexe, constituant souvent l'œuvre d’une vie.
• Être soi-même un catalyseur.

Il arrive que des humains naissent avec la capacité de ressentir les flux de magie tel un sens supplémentaire. Ils sont catégorisés en tant que catalyseurs. Parmi ces catalyseurs, certains naissent avec des dons spécifiques (catalyseurs restreints) et d’autres non (catalyseurs pluripotents).  

catalyseurs restreints
Chez les catalyseurs restreints, le don de perception est accompagné d’un autre don de manipulation instinctive (par exemple: pyromancie, préscience, lecture de pensées). Ce don peut être cultivé et développé puisque ses manifestations naturelles et accidentelles ne révèlent qu'une fraction du potentiel du catalyseur.
Ils auront cependant besoin de passer par des artefacts pour provoquer des effets qui sortent des limites de leur don. Néanmoins, leur perception naturelle des flux magiques rend leur apprentissage bien plus aisé que la normale et ces individus dominent généralement la hiérarchie des différentes organisations magiques devant les non-catalyseurs.
L’apparition de ces caractéristiques chez un humain peut se faire de manière naturelle et spontanée, et il semblerait que leur fréquence augmente en se rapprochant de points où la densité de magie est plus importante. Or, le cause la plus importante d’apparition d’humains doués de dons est l’hérédité, bien que celle-ci ne soit pas systématique.
Il est également possible pour une personne née avec ces dons de les cultiver en dehors des traditions magiques existantes, le plus souvent parce qu’ils n’en connaissent pas l’existence.

Catalyseurs pluripotents
Il arrive que certains humains naissent avec la capacité de percevoir les flux magiques sans manifester de second don de pratique. C’est généralement le signe qu’il s’agit de catalyseurs vivants pluripotents. Ces dernierssont capables de manipuler la magie sans restriction, et donc sans artefact, à condition de posséder les connaissances nécessaires. Bien qu'ils partent avec un désavantage de pratique par rapport à leurs homologues restreints, il possèdent cependant un potentiel bien plus élevé et deviennent très souvent de grandes figures du monde magique lorsqu'ils le réalisent.
Le caractère pluripotent ne peut pas être transmis de manière héréditaire. Les individus le possédant naissent donc généralement hors de l’influence des sphères magiques et il arrive souvent que leur vie passe sans qu’ils n’aient conscience de leur potentiel.

La magie dans les races sur-humaines
Les individus appartenant à une race sur-humaine sont techniquement parlant des catalyseurs restreints, puisque leurs pouvoirs et caractéristiques proviennent de la magie. Ils possèdent donc également le don de perception, bien que dans une moindre mesure.
Il arrive donc que certains manipulateurs cherchent à rejoindre l’une de ces races afin d’améliorer leurs pratiques magiques. Cependant, devoir maîtriser leur nouvelle nature, ses pouvoirs et ses contraintes agit souvent comme un obstacle à la continuation de leur pratique initiale. La nature de leur malédiction interfère avec le flux des sorts tels qu'ils ont appris à les lancer et doivent reprendre un apprentissage en partant presque de zéro. Leur transition s’accompagne la plupart du temps d’une ostracisation par leurs anciens et leurs nouveaux congénères, il ne s’agit donc pas d’un acte à prendre à la légère.

On utilise deux dichotomies fondamentales pour différencier les sources de magie :
• artefacts ou catalyseurs ;
• restreints ou pluripotents.

Les artefacts sont définis comme des corps dénués de conscience propre et autonome capables de déclencher des manifestations magiques sous certaines conditions.

Les catalyseurs sont des êtres vivants - humains ou animaux - capables de percevoir les flux magiques et de les manipuler ; seule la conscience des êtres en question peut déclencher la catalyse dans ce cas.

Les sources restreintes sont des sources qui ne peuvent produire qu’un nombre limité d’effets. Leur nombre et leur nature dépendent directement des conditions dans lesquelles ils ont été créés.

Les sources pluripotentes sont capables de manipuler la magie sans autre contrainte que ses lois naturelles et les limites de sa puissance.

On distingue donc 4 catégories fondamentales :
• les artefacts restreints (par exemple : les objets enchantés de toutes sortes, artéfacts naturels)
• les catalyseurs restreints (les représentants des races sur-humaines sont considérées comme tel)
• les artefacts pluripotents (par exemple : les baguettes magiques véritables et dérivés)
• les catalyseurs pluripotents.

Une dernière distinction est faite par la plupart des érudits de la magie, entre les sources naturelles et les sources artificielles, bien que dans les faits, elle n’influe pas sur leur nature ni les propriétés.

Un artefact est dit artificiel lorsque ses propriétés magiques lui ont été insufflées par un autre artefact. Les autres sont ainsi considérés comme naturels.
Chaque type de source peut apparaître spontanément de manière naturelle. Cependant, il est beaucoup plus rare qu’apparaissent des catalyseurs et des sources pluripotentes, la combinaison des deux étant un phénomène tout à fait extraordinaire.

La création de nouveaux artefacts ne peut être effectuée qu’avec un artefact qui le permet lui-même. S’il est possible de créer des artefacts aux propriétés différentes de son créateur, la création d’artefacts pluripotent n’a jamais été recensée dans l’histoire de la magie.
De plus, dans de nombreuses traditions, la création de catalyseurs vivants est une pratique taboue, en plus d’être un acte extrêmement complexe et périlleux.

Les effets causés par la magie sont catégorisés en fonction du type de lois qu’ils transgressent. Ils peuvent répondre à plusieurs catégories à la fois, selon leur complexité.

• Enchantement : insuffler des propriétés magiques à un corps.

• Conjuration : faire apparaître ou disparaître de la matière ex-nihilo.

• Alchimie : altérer la nature ou la structure de la matière déjà existante.

• Psychomancie : manipulation de la conscience.

• Divination : acquérir un savoir.

• Énergomancie : manipuler l’énergie (cinétique, thermique, électrique, etc.).

• Automancie : manipuler le champ magique lui-même.

Chamanisme
Philosophie : forme de magie tribale qui promeut le lien avec la nature et le sacré, le respect et la défense de celle-ci, et se concentre sur la magie du vivant.
Origine : une des formes les plus primitives de magie, chercher son origine revient à chercher celle de l’être humain. On en retrouve encore des formes aujourd’hui principalement en Amérique, en Afrique, en Océanie et en Asie centrale.
Principaux sorts, catégorisation : guérison (alchimie), confection de potions (enchantement), communication animale (psychomancie), communication spirituelle (divination), malédictions (enchantement).
Artefacts de prédilection : reliques d’animaux (nés catalyseurs vivants), autels
Organisation hiérarchique : un.e chaman par communauté, le plus souvent né.e avec le don de perception. Un.e apprenti.e sélectionné par le/la chaman pour prendre sa suite.
Transmission des connaissances : orale, lors de l’apprentissage aux côtés du chaman titulaire.
Historique / figures majeures / faits notoires : le chamanisme endémique d’Amérique du Nord est à l’origine de la création des wendigos.

Elémentalisme
Philosophie : pratique magique neutre qui vise à contrôler les éléments aristotéliciens en promouvant des valeurs de rigueur martiale.
Origine : deux foyers, sur les côtes méditerranéennes et en Extrême-Orient
Principaux sorts, catégorisation : pyromancie (énergomancie), aquamancie (énergomancie, conjuration), aéromancie (énergomancie), géomancie (alchimie, conjuration), et dérivés
Artefacts de prédilection : bijoux (cristaux)
Organisation hiérarchique : généralement, système de rang similaire à l’organisation des arts martiaux.
Transmission des connaissances : orale, souvent lors de cours dispensés par un mentor
Historique / figures majeures / faits notoires :

Sorcellerie
Philosophie : pratique magique profane parmi les plus vastes, qui promeut la recherche d’érudition, parfois plus que les applications pratiques.
Origine : Europe, maintenant exportée dans toutes les nations occidentales, notamment l’Amérique du Nord.
Principaux sorts, catégorisation : arcanes (procédés visant à étudier la magie elle-même ; automancie), confection de potions (enchantement), bénédictions et maléfices (enchantement), conjuration d’objets, magie d’influences (psychomancie), réplication de sorts d’autres traditions.
Artefacts de prédilection : baguettes, bâtons
Organisation hiérarchique : généralement collégiale, un conseil local prend les décisions concernant les sorciers qui y sont rattachés, avec plus ou moins d’autorité selon le lieu.  
Transmission des connaissances : mentorat, grimoires.
Historique / figures majeures / faits notoires :  

Thaumaturgie

Philosophie : école qui considère la magie comme un don divin et se concentre sur la réalisation de miracles.
Origine : Europe.
Principaux sorts, catégorisation : guérison (alchimie), bénédictions (enchantement)
Artefacts de prédilection : objets bénis, dons.
Organisation hiérarchique : regroupement en églises dirigées par un père ou une mère supérieur.e.
Transmission des connaissances : éducation collective en communauté, écrits anciens à valeur sacrée.
Historique / figures majeures / faits notoires :

Sorcellerie noire

Philosophie : ensemble des pratiques magiques dérivées de la sorcellerie mais désavouée par celle-ci pour des raisons propres à chaque groupe et chaque pratique.
Origine : Europe.
Principaux sorts, catégorisation : nécromancie (enchantement, psychomancie), arcanes (automancie), magie d’influences (psychomancie), goétie (psychomancie, conjuration, enchantement), malédictions (enchantement)
Artefacts de prédilection : baguettes, reliques, autels.
Organisation hiérarchique : diverses, généralement décrites comme du sectarisme.
Transmission des connaissances : mentorat, grimoires.
Historique / figures majeures / faits notoires : création des vampires par un groupe d’arcanistes cherchant à créer des catalyseurs humains pluripotents.

L’oeil

Philosophie : pratique magique individualiste qui ose se dévoiler au grand jour sous couvert de superstition et se concentre sur l’art de la divination.
Origine : Tzigane.
Principaux sorts, catégorisation : prescience (divination), malédictions du mauvais oeil (enchantement)
Artefacts de prédilection : (dons,) cartes, boules de cristal.
Organisation hiérarchique : aucune.
Transmission des connaissances : intrafamiliale.
Historique / figures majeures / faits notoires :

1792 : premier contact entre squamish et européens, début d’une vague d’épidémies (variole, varicelle, grippe, etc.) allant décimer une grande partie de la population amérindienne à l’ouest de l’actuel Canada en quelques décennies
1867 : fondation de Gastown non loin de villages squamish
1876 :  ratification du “Indian Act” qui établit la propriété des amérindiens sur certaines terres appelées réserves indiennes
1886 : renommage de Gastown en Vancouver et liaison au réseau de chemin de fer canadien
1902 : séries d’expropriations illégales et de vente de certaines parties des réserves indiennes dans l’objectif d’agrandir la ville
1911 : Vancouver dépasse 100000 habitants
1923 : fondation de la Nation Squamish, amalgame de plusieurs communautés amérindiennes, afin de donner un poids aux voix indigènes. Au même moment, les chamans des communautés restantes commencent à se regrouper, pris d’inquiétude pour leurs traditions
1946 : fondation de la Fédération des Sorciers de Vancouver (FSV) afin d’encadrer la recrudescence de pratiques magiques dûes à l’installation de nouvelles communautés immigrées ; les chamans refusent de s’y soumettre
1978 : série de disparitions officieusement imputées à des vampires ; les sorciers décèlent à chaque fois des empreintes magiques
1980 : la FSV renforce drastiquement la surveillance des pratiques magiques et oblige leur recensement
1981 : fondation des Enfants de l'Éther en réaction aux mesures de la FSV jugées liberticides ; en réponse, les Enfants de l'Éther est qualifié de groupuscule de sorcellerie noire par le conseil et promet des sanctions à tous les sorciers commettant des actions en ce nom

Plusieurs traditions magiques cohabitent sur le territoire vancouvérois. Elles se regroupent sous trois bannières : la Fédération des Sorciers de Vancouver (FSV), la communauté chamanique autochtone, et les Enfants de l'Éther.

La FSV est, comme son nom l’indique, la fédération de plusieurs groupes magiques sur le territoire de Vancouver. Il est dirigé par le haut conseil des sorciers de Vancouver et veut imposer à chaque personne pratiquant la magie dans la ville et ses alentours un code de conduite, fournir un cadre sûr pour le commerce de biens magiques et se placer comme arbitre lorsque des litiges dépassent les compétences de la justice humaine. Les manipulateurs de magie ayant accepté leur tutelle sont en très grande majorité les héritiers des traditions européennes ainsi que les communautés plus réduites de sorciers étrangers ou d'origines extra-européennes qui doivent soumettre leurs pratiques à la validation du conseil.
Cependant, toutes les communautés n’acceptent pas l’autorité de la FSV. C’est le cas des descendants des chamans amérindiens.
Depuis l’implantation des colons européens en Amérique et la périclitation du mode de vie tribal des populations autochtones, le chamanisme amérindien s’est vu forcé de s’adapter. Ainsi, à mesure que la menace sur leur mode de vie s’intensifiait, les chamans de différentes tribus ont été contraints de s’allier et d’adapter leur organisation aux nouvelles circonstances pour finalement former des clans spécifiquement dédiés à la pratique de la magie, la préservation des reliques et sites sacrés, et la perpétuation des traditions centenaires. A Vancouver, le clan de chamans refuse catégoriquement de prêter allégeance à la FSV et sont en conflit ouvert avec celle-ci depuis sa création.

Une seconde organisation magique refuse l’hégémonie de la FSV sur la région : les Enfants de l'Éther. Il s’agit d’une société secrète formée au début des années 1980 et composée d'adeptes de sorcellerie noire. Au-delà de la défiance envers l’autorité, les objectifs du groupe sont flous et varient au gré des leaders s’imposant tour à tour au sommet de leur hiérarchie, le plus souvent par la force.